Qu’en est-il de la poignée de main après la prière ? Y a-t-il à ce sujet une différence entre la prière obligatoire et surérogatoire ?
Réponse : La poignée de main lorsque les musulmans se rencontrent est, à l’origine, quelque chose de religieusement justifié.
Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, avait l’habitude de serrer la main de ses Compagnons, qu’Allah les agrée, lorsqu’il les rencontrait. Ces derniers avaient l’habitude de se serrer la main entre eux, lorsqu’ils se rencontraient.
Anas, qu’Allah l’agrée, et Ash-Sha’bî ont dit :
« Lorsqu’ils se rencontraient, les Compagnons du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, se serraient la main. Lorsqu’ils revenaient d’un voyage ils s’étreignaient. »
On rapporte authentiquement dans les deux Sahîh
[1] que
Talha ibn ‘Ubaydillah, qu’Allah l’agrée – un des dix Compagnons promis au Paradis – se leva d’une assemblée où se trouvait le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, pour aller à la rencontre de Ka’b ibn Mâlik, qu’Allah l’agrée, dont Allah avait accepté le repentir, et il lui serra la main et le félicita pour son repentir.
La poignée de main est quelque chose de très répandu chez les musulmans, que ce soit au temps du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, ou après. On rapporte authentiquement du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, qu’il a dit :
«Il n’y a pas deux musulmans qui se rencontrent et se serrent la main, sans que leurs péchés tombent de la même façon que les feuilles tombent de l’arbre. »[2]
La poignée de main est conseillée lorsque les musulmans se rencontrent à la mosquée ou dans les rangs. S’ils n’ont pas pu se serrer la main avant la prière, ils peuvent le faire après la prière, afin de mettre en pratique cette grande Sunna, et accentuer l’amitié et faire disparaître l’inimitié. Si une personne n’a pu serrer la main de son frère avant la prière, il lui est permis de le faire après la prière, après les formules de rappel conseillées.
Quant au fait de se précipiter juste après avoir accompli la seconde salutation pour serrer la main de ses voisins après la prière obligatoire, comme le font certaines personnes, je ne connais pour cela aucune preuve. Il me semble plutôt que c’est quelque chose de détestable, car il n’y a aucune preuve à ce sujet. De plus, ce qui est conseillé au musulman est de s’empresser de prononcer les formules de rappel prescrites que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, accomplissait après la salutation finale des prières obligatoires.
Quant à la prière surérogatoire, il est permis de serrer la main à son frère après l’avoir terminée, si on ne l’a pas fait avant ; mais s’ils se sont serrés la main avant, cela suffit.
Fatwa de Cheikh Ben Baz
Fatâwa Muhimma Tat’allaqu bis-Salât, page 50 à 52.
[1] Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre des batailles, n°4418 et Muslim, chapitre du repentir, n°2769.
[2] Rapporté par Abû Dâwûd (selon une version légèrement différente), chapitre du comportement, n°5211-5212 ; At-Tirmidhî, chapitre de la demande d’autorisation, n°2728 ; Ibn Mâjah, chapitre du comportement, n°3703 ; Ahmad (4/289,303)